je vais faire parler ^^
Nedim Gürsel est un écrivain turc de 58 ans. Auteur d’une œuvre importante, en tous genres et traduite en toutes langues, il écrit indistinctement en turc ou en français, se partage entre Istanbul, où il est né, et Paris où il enseigne, à Langues O’, quand il ne dirige pas des recherches au CNRS. La littérature comparée est sa spécialité, Etiemble fut son maître. Il se dit athée. Son dernier roman, paru il y a peu en Turquie et annoncé à la rentrée aux éditions du Seuil, s’intitule Allah’in kizlari (Les Filles d’Allah).
C’est son histoire, celle d’un homme dont l’enfance et l’adolescence furent bercées par les récits légendaires que son grand-père, un croyant dont il était très proche, lui faisait du Coran et de la vie de Mahomet, leur héros à tous deux. Parvenu à l’âge adulte, il se retourne sur son passé ; écartelé entre tradition et modernité, il retrace l’épopée de cet aïeul adulé qui fut jeune officier sur le front du Hedjaz lorsque l’empire ottoman était attaqué à Médine par la révolte arabe dirigée par le mythique Lawrence, et porte un regard critique sur ce qui a nourri son imaginaire. Cela n’aurait pas posé de problèmes s’il n’avait fait intervenir « les filles d’Allah » qui donnent son titre au roman, trois déesses de la tribu des Quraysh dont le récit de la Révélation diffère sensiblement, et s’il n’avait fait de Mahomet un personnage de roman. Les islamistes, qui l’ont dénoncé dans leur presse, n’ont pas supporté. Insensibles à la poésie qui s’en dégageait, ils ont donc traîné l’auteur en justice pour « dénigrement des valeurs religieuses d’une partie de la population si cette offense trouble la paix publique ». En vertu de l’article 216 du code pénal turc, cela peut valoir six mois à un an de prison.
L’enquête du procureur de la République avait abouti à un non-lieu. Le tribunal de grande instance a annulé cette décision et renvoyé l’écrivain devant les tribunaux. Ce matin, il se fera représenter à l’audience par son avocate. Il a une bonne excuse : il est pris par un colloque sur “L’Europe XXL” organisé à Lille par Martine Aubry…: « On a tout de même le droit de critiquer la religion dans un Etat laïque ! dit-il. Or il s’agit de toute évidence d’un délit d’opinion. Espérons que le jour où la Turquie sera intégrée à l’Union européenne, un procès tel que le mien sera impossible ». Il est vrai qu’entre temps, ça s’est envenimé ; la Diyanet (Direction des affaires religieuses), institution d’Etat qui n’est évidemment pas fondée à émettre un avis sur un roman, a discrètement rédigé un rapport accusant l’écrivain de blasphème. Le tribunal, qui n’en demandait pas tant, n’en a pas moins joint le rapport au dossier. L’écrivain a eu beau souligner la dimension allégorique de son histoire, il sait qu’il a touché un point sensible : le verset 40 de la sourate Al-Isra :
« Quoi ? Votre Seigneur vous aurait-il octroyé des fils et aurait-Il pris, pour Lui, des filles parmi les anges ? Quel horrible blasphème dites-vous là ! »
Nedim Gürsel en convient : « C’est une blessure : le prophète n’a jamais eu de descendance mâle. Mais ce n’est pas une provocation d’en parler : la Turquie n’est tout de même pas une théocratie ! » Un romancier peut-il appuyer là où ça fait mal sans passer pour blasphémateur ? Un test de plus pour une Turquie sous surveillance. En attendant, une pétition de soutien circule et des collègues universitaires se rangent à ses côtés. De son côté, Nedim Gürsel a adressé une lettre ouverte au Premier ministre turc. Il y reprend ce qu’il expose avec finesse, exigence et de bonheur dans son dernier livre La Turquie. Une idée neuve en Europe (157 pages, 15 euros, Editions empreinte/Temps présent). On y lit la fierté d’être turc, de se revendiquer francophile et de se sentir profondément européen. Les trois, dans cet ordre, dans l’âme.
Ces jours-ci, tandis que se tiendra son procès à Istanbul, Nedim Gürsel participera, au colloque de Lille, à une table ronde sur “Penser en plusieurs peuples ?” ainsi que l’écrivain italien Claudio Magris résume le dilemme d’une Europe où la carte des nations ne coïncide pas avec celle des Etats.
(”Nedim Gürsel” par John Foley/ Opale)
Cet article est extrait du Monde.fr ...
Bon je sais ça va pas plaire a tout le monde ce que je m'apprete a écrire, mais c'est mon blog et j'y mets ce que je veux ... lol Et bien je suis d'accord avec la condamnation, bien sur je vais m'expliquer .... On va trouver tous les arguments possibles pour ne pas intégrer la Turquie dans l'UE, et au final c'est peut être une bonne chose qu'elle n'y soit pas, c'est un pays qui a du mal à trouver un équilibre entre tradition et modernité, mais pourquoi négliger une valeur par rapport a l'autre? Les cultures sont des richesses qui se perdent au fur et à mesure du temps .... alors il serait bien que quelques pays puissent garder la leur, mais peut etre n'est ce pas une volonté du pays en lui meme, enfin, advienne que pourra, je ne prends aucune position politique.
Laïque, parlons de ce mot cher a la France, laïque ressemble a de plus en plus au mot athée, sans distinction de religion pour moi veut tout dire, on ne doit pas afficher ce en quoi on croit et c'est dommage, parce que c'est ça qui crée le tissu culturel, se respecter les uns et les autres, qu'importe sa croyance religieuse. Je ne prends part pour aucune religion, je dis juste que aujourd'hui, et surtout pour certains, c'est un besoin de s'accrocher a quelque chose ... mais une honte s'installe, on n'ose pas dire qu'on croit en tel ou tel Dieu parce qu'on a peur d'etre montré du doigt .... mais merde on est dans un pays laïque ... les religions sont souvent considérées sectaires, mais personne ne se souci de l'équilibre des croyants .... je ne dis pas de tout ramener a la religion, je ne dis pas qu'il faut convaincre ou convertir les autres, je dis juste que chacun a le droit a de vivre sa croyance en toute liberté ... et qu'on ne doit pas interdire telle ou telle chose. Personne ne se soucie plus du coté sacré de la chose ... et je trouve ça triste .. mais venez pas sur mon île, certains seront choqués ... ici tout le monde affiche ce en quoi il croit, les croix dans le cou, les chapelets dans la voiture, les bourkas, les mosquées sont partout, les hindous et leur tika sur le front !!! et les gens se parlent ! moi je n'ai aucun soucis avec personne, qu'il soit juif, arabe, chrétien, c'est avant tout une personne !!!
Enfin je terminerais mon argumentaire en disant que finalement ce cher ecrivain savait parfaitement à quoi s'attendre en publiant son livre en Turquie, pourquoi vouloir aller a l'encontre des lois, juste pour briser un peu plus l'image de la Turquie, et c'est cet homme même qui a des origines turques, quelle tristesse !!! chaque pays a ses lois, je suis française je respecte les lois françaises, certains ont bien enlevés leur voile pour aller a l'ecole française, parce que c'est la loi, lui le fait volontairement et vient dénoncer tout ça en se victimisant ... moyen comme attitude !!!
Je tiens a préciser que je n'ai aucun lien avec la Turquie, c'est juste que cet article m'a interpelé, je suis juste pour le melange, pour le respect (des etres et des croyances), la tolerance.